Françoise de Graffigny (1695-1758) a été un des écrivains les plus connus du XVIIIe siècle. Elle n'était pas seulement une romancière à grand succès, mais aussi une importante salonnière du siècle des Lumières. En particulier son roman: "Lettres d'une Péruvienne" (1747) qui la rendue célèbre et a porté un regard critique sur le rôle de la femme dans la société.
Graffigny a eu un battre pour devenir une femme sur une scène littéraire dominée par les hommes et faire face à beaucoup difficultés personnelles et financières. Sa vie et son travail montrent la discipline impressionnante comment elle a réussi à surmonter les résistances/difficultes et aussi devenir une des voix féminines les plus importantes du siècle des Lumières.
Madame de Graffigny est née sous le nom de Françoise d'Issembourg du Buisson d'Happoncourt dans une famille de la noblesse lorraine, ancienne mais pauvre. À 17 ans, elle se marie avec François Huguet de Graffigny, chambellan du duc de Lorraine. Le mariage a été malheureux - son mari a été violent et ses appels à l'aide à ses parents sont rester sans réponse. Elle a eu trois enfants, qui sont tous morts en petite enfance. Finalement, elle s’a séparé de son mari en 1718 et divorça officiellement en 1723 - c‘était une décision rare pour une femme de son époque.
Après le divorce, elle a vécu à la maison de Lunéville en travaillant pour la duchesse héritière de Lorraine. Elle y établit des contacts avec des écrivains et des artistes, comme le jeune compositeur Léopold Desmarest, avec lequel une amitié très forte la lia.
Son entrée au château de Cirey la permit d'entrer en contact avec des grands penseurs de l'époque, mais sa situation financière restait difficile. A partir de 1738, elle vit à Paris, où elle commence par survivre grâce à de petits travaux littéraires. Elle a eu une amitié profonde avec François-Antoine Devaux, qui a été 17 ans plus jeune qu'elle, et mené une correspondance importante avec lui.
Elle a réussi à se faire connaître en 1747 avec le roman Lettres d'une Péruvienne. Cette œuvre raconte l'histoire de Zilia, une jeune femme inca qui est enlevée par les Espagnols et finalement transportée en France. La elle a observée la société européenne avec un regard critique et remarque que les femmes, même en France, ne peuvent pas avoir plus de libertés qu'elle en a eu elle-même comme prisonnière.
Le roman a connu un grand succès et a été traduit en plusieurs langues. L'œuvre a été inspirée par les Lettres persanes de Montesquieu, qui utilise aussi une perspective étrangère pour remettre en question la société française.
Après le succès de son roman, Graffigny commença à se établir comme une figure forte de la scène littéraire. Sa pièce de théâtre Cénie (1750) a été l'un des drames français les plus réussis du siècle. Son succès financiel lui permit de trouver une maison à louer à Paris et y tenir un salon qui fut le rendez-vous d'intellectuels célèbres comme Diderot, Rousseau, Helvétius, Montesquieu et Marivaux.
Cependant, sa situation financiel restait difficile. Elle a été très dépendant d’autres (sponsors) et a vécu dans les incertitudes du succès littéraire. Malgré tout, elle est devenue membre de l'Académie de Florence et a même reçu un prix d'honneur pour ses services.
Ce ne sont pas seulement les œuvres littéraires, mais surtout sa grande correspondance privée qui sert aujourd'hui de source historique valable. Dans plus de 2500 lettres qui sont restées, elle a documenté sa vie, ses amitiés et ses challenges comme une femme dans une société dominée par les hommes.
Ces lettres offrent un regard de :
- Sa relation avec Voltaire et Madame du Châtelet
- Ses relations avec les réseaux stratégiques de la littérature
- Les difficultés rencontrées par une femme écrivain au 18e siècle
- Des réflexions personnelles sur ses œuvres et son succès
Ses lettres ont été publiées plus tard, entre autres dans la vie privée de Voltaire et de Madame Du Châtelet (1820) mais souvent sans mentionner son nom.
Madame de Graffigny a été une auteur connu à son époque, mais elle est restée dans l'oubli après sa mort. C‘était seulement le 20e siècle qu'elle sera redécouverte grâce aux recherches littéraires féministes. Son roman „Lettres d'une Péruvienne“ est aujourd'hui considéré comme un des œuvres les plus importantes de la littérature des Lumières et comme une contribution à la littérature féministe.
Après sa morte en 1758, sa nièce Madame Helvétius a continué à tenir le salon, mais les œuvres sont restées longtemps ignorées. En 1788 le premier volume de ses écrits a été publié à Londres.
- Elle a été l’une des premières femmes à étudier les injustices sociales
- Leur travail montre comment les femmes ont pu faire face dans le monde intellectuel du 18e siècle
- Ses lettres nous donne un point de vue unique sur littérature de son époque
Sources:
